Zoulikha Bouabdellah - ” L’Envers et l’Endroit ”

ESPACE GALERIE

Zoulikha BOUABDELLAH – « L’envers et l’endroit » 

Exposition du 19 avril au 31 Mai 2014 


La Galerie Anne de Villepoix présente : « L’envers et l’endroit », la première
exposition personnelle de l’artiste franco-algérienne Zoulikha Bouabdellah.
Albert Camus, dans son premier livre L’envers et l’endroit, auquel l’artiste se réfère, défend l’idée d’une
littérature nourrie par l’existence, une littérature où s’articule en permanence l’acceptation du monde et sa
contestation. Cette ambivalence se retrouve au centre de l’exposition dont l’installation, Silence, en inaugure la
première dialectique, sans doute la plus fondamentale : la relation entre le sacré et le profane, que Mircea Eliade
voyait comme la matrice de l’humanité et que Zoulikha Bouabdellah imagine sous la forme de 30 tapis de prières
découpés (100 x 70 cm).
Chaque tapis accueille en son centre une paire d’escarpins dorés dont les talons reposent au sol à travers un trou,
symbole des rapports entre le sacré et le profane. Entre respect de la tradition religieuse et fantasme
d’occidentalisation, Silence interroge le rapport des femmes à la religion et leur capacité à s’inventer, à
l’intérieur d’un cadre figé, des espaces de liberté.
Cet aller-retour entre l’envers et l’endroit est aussi à l’origine du mobile Rasoir (300 cm de diamètre) et de la
série Les Couteaux (un ensemble de six lames ciselées). Initialement construit pour un enfant, les extrémités
d’un mobile d’acier portent des lames tranchantes, tandis que des couteaux se prolongent en des motifs végétaux
mortifères. Inquiétantes et hypnotiques, ces œuvres portent en elles l’ADN d’un monde victime de ses
retournements, errements et contradictions.
Avec l’ensemble Erotic Cuttings, Zoulikha Bouabdellah présente des collages (20 x 20 cm) de magazines
pornographiques qui réduisent les corps en lambeaux et dont les membres ne subsistent qu’à travers des traces
découpées, au hasard, selon des motifs orientaux. Passée du statut de pulsion à celui de pur objet, la sexualité
engendre aujourd’hui les névroses les mieux partagées au monde. L’acte sexuel se présente désormais à travers des images et des discours performatifs dont la surabondance brouille toute possibilité de lecture et prolonge
l’insatisfaction du voyeur.
Il est aussi question de multiplication et de perte de sens avec Nus (75 x 130 cm), une série de collages qui
empruntent des morceaux de tableaux célèbres, et avec Mosquée(s). Sur trois formats volumétriques différents,
Zoulikha Bouabdellah propose ici des assemblages de bâtiments religieux dont elle ne conserve que les
silhouettes. En surimpression, leurs contours forment un jeu de mirage optique, une vibration visuelle qui
dépouille les édifices de leur stature idéologique.
Questionnant l’interaction entre les images et la voix, la vidéo Perfection Takes Time (4 minutes) montre le
corps d’une femme qui danse au Yémen. Elle est voilée et sa gestuelle est ponctuée par le scintillement de
paillettes incrustées sur le tissu qui recouvre sa tête. Sa danse est pure, libre, parfaite. Mais une voix raconte une
histoire bien différente…
Biographie
Née en 1977 à Moscou, Zoulikha Bouabdellah a grandi à Alger avant de rejoindre la France en 1993 en raison de
la guerre civile. De cette identité plurielle, l’artiste puise les fondements d’un travail qui se construit autour de la
transgression, de l’humour et de la subversion. Sous la forme d’installations, de vidéos ou de photographies, ses
œuvres interrogent nos représentations dominantes, qu’elles soient politiques, sociales, morales, religieuses et
formelles.
Zoulikha Bouabdellah a obtenu le prix Abraaj Capital Art Prize (2009), le prix Meurice pour l’Art Contemporain
(2008) et la Villa Médicis Hors les Murs (2005).
Son travail a été exposé dans les institutions : Tate Modern (Londres), Mori Art Museum (Tokyo), Centre
Georges Pompidou (Paris), Zentrum für Kunst und Medientechnologie (Karlsruhe), Brooklyn Museum (New
York), Institut du Monde Arabe (Paris), Menil Collection (Houston), Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig
(Vienne), Mathaf Arab Museum of Modern Art (Doha), Moderna Museet (Stockholm), Musée d’art moderne et
contemporain (Alger).
Ses œuvres sont présentes dans les collections : Centre Georges Pompidou (Paris), Mathaf Arab Museum of
Modern Art (Doha), Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig (Vienne), Hôtel Le Meurice (Paris), Deutsche
Bank (Allemagne)





PROJECT ROOM

Marion Verboom 

19 avril - 31 juillet 2014 


La série Gamers est la dernière création de Marion Verboom réalisée pour Project Room à la galerie Anne de Villepoix. Gamers est un travail sur la couleur ou l’action de soumettre la couleur à la matérialité du  plâtre. Celui-ci est teinté dans la masse à l’aide de pigments et peinture. La série prend sa source d’un format, la taille d’une feuille de papier standard. Dans  Gamers il s’agit d’un jeu obéissant à ses propres règles. Marion Verboom joue avec la déconstruction d’un format en le manipulant de façons multiples : en découpant, en tordant, en fragmentant, en creusant, en accumulant des strates. Parmi les règles imposées : récupérer des couleurs de son environnement (prendre l’empreinte des couleurs de sa table de travail, ou bien, les couleurs du sol de son atelier) ; récupérer des matières de son environnement ; jouer avec le format standard comme accumuler des strates pour régler la profondeur, ou bien creuser la profondeur pour faire ressortir la couleur.



VITRINE 

Florian Fouché 

du 19 avril au 31 juillet 2014

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