L’indicible - Yveline Tropéa

Exposition : 17
mars – 30 avril 2021

Preview le Jeudi
du 18 Mars 2021 de 16h à 18h

Vernissage le
Samedi 20 Mars de 14h à 18h

La Galerie Anne de Villepoix est heureuse de présenter l’exposition
personnelle de Yveline Tropéa « L’indiscible ». Dans l’œuvre picturale d’Yveline Tropéa, il ne saurait y avoir une
explication rationnelle tellement les histoires intimes et l’Afrique la plus
profonde se mêlent et s’imbriquent pour donner lieu à des histoires que nul ne
peut pénétrer ou voir à l’œil nu.

L’artiste questionne à la fois son
moi-intérieur et cette part d’inconscient qui l’habite depuis son enfance.
L’artiste, toujours elle, transpose des visions d’un continent traversé par des
rites (en l’occurrence le vaudou), des contes où le réel se confronte à des
légendes mais également des crises, des conflits d’une rare violence. Telle une
griotte, elle confronte sa propre histoire à celle d’autres personnes se
nourrissant de ces rencontres comme une captatrice d’émotions.

Dans ces paysages picturaux où les fonds
ressemblent à des ondulations cosmiques ou à des océans de sable, elle projette
des personnages aussi singuliers qu’attachants dont nous ne saurions dire si ce
sont des scènes d’un quelconque vécu où le fruit d’un imaginaire irrationnel.
De ces déserts ourlés de perles nocturnes ou de gouttes nacrées surgissent des
créatures que n’auraient pas reniées Jérôme Bosch ou Brueghel.

Autres époques, autres lieux. La géographie
physique et mentale d’Yveline Tropéa nous conduit vers des territoires inconnus
proches d’une fantasmagorie où le merveilleux côtoie l’effrayant, où les
humains se métamorphosent en êtres hybrides. Dans cet entre-deux l’artiste
revisite sa propre histoire à l’aube d’une Afrique qui l’a happée et ouvert à
de multiples influences.

Chaque œuvre se présente comme un voyage
initiatique, comme un nouveau chapitre d’un long parcours parsemé de vivants ou
de morts, d’êtres surgis de nulle part, de poissons terriens ou de bêtes
humaines… De cet étrange bestiaire aussi attachant que fascinant est né un
livre d’images fortes en émotions qui laisse percevoir à quel point Yveline
Tropéa est une artiste hors du commun, une voyageuse à la fois cosmique et
attachée à ces terres d’Afrique où elle a posé ses valises depuis de nombreuses
années.

Il y a là quelque chose d’indéfinissable, de
la magie, des visions quelque peu hallucinatoires, des prières exaucées et
dédiées à des dieux inconnus. On navigue entre le paganisme et l’animisme,
entre le nord et le sud, entre le non-dit et des aveux intimes. Au fur et à
mesure qu’elle construit son œuvre on perçoit comment un pan de cette
architecture intérieure constituée par ses propres émotions nourrit une
démarche artistique cohérente.      

Avec cette grande sensibilité qui habite son
imaginaire et une technicité aussi précise que précieuse Yveline Tropéa compose
des œuvres-mosaïques de perles qui livrent une part de l’invisible sans pour
autant déflorer le mystère de la création. Elle s’impose ici comme une grande
artiste qui n’a pas fini de nous livrer d’autres images, d’autres émois.

Fidèle à elle-même et à la ligne qu’elle
s’est imposée depuis des années, Anne de Villepoix a une fois de plus prouvé
que le talent se trouve là où on ne l’attend pas, entre Paris et Ouagadougou,
dans cet entre-deux dont Yveline Tropéa nourrit sa force créatrice.

Floréal Duran

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