” Infantes ” - Iwajla Klinke

” Infantes ” - Iwajla Klinke 

09 novembre - 30 decembre 2017 


La galerie Anne de Villepoix est heureuse de présenter l’exposition personnelle de l’artiste allemande Iwajla Klinke, « Infantes ».


L’œuvre d’Iwajla Klinke, inspirée par l’art du portrait flamand et marquée par une certaine tradition du regard ethnographique, témoigne de pratiques folkloriques singulières qu’elle a documentée à travers une vaste entreprise photographique dans le monde entier. Saisissant ces scènes dans un langage plastique systématique - fond noir et lumière naturelle – elle construit un monde unifié, sans repères  géographiques ou historiques, ce qui donne l’illusion d’un petit monde unique et utopique.

Le plus souvent, ces fêtes ou réunions rassemblent des enfants et des adolescents qui se costument, se déguisent, se griment, passent d’une identité sexuelle à l’autre, créant ainsi des vertiges et des confusions . 


En Inde, de jeunes garçons se transforment en tigre à l’occasion d’une journée de célébration de la nouvelle saison, ils se peignent le corps et performent dans les rues une sorte de danse urbaine ressemblant au breakdance new-yorkais des années 70, avec des figures acrobatiques au sol. 



En Moravie, de jeunes garçons sont élus rois de leur village pour un an et sont habillés en filles lors de la journée d’intronisation.

Dans la région de Hambourg, les femmes en deuil portent un costume qui se modifie au fil des mois. 


Au Mexique, de jeunes hommes se parent de feuilles et de fleurs par dessus leurs joggings Adidas lors d’une fête de la fertilité dans l’espoir de faire tomber la pluie.


Le triptyque des singes illustre un mythe chinois selon lequel ces animaux se seraient invités à un banquet où la dégustation des pêches permettait d’accéder à l’immortalité.


Enfin, l’œuvre présentée au centre de la salle principale, est un hommage aux retables moyen-âgeux, sorte de panneau de plexiglas avec, d’un côté, des enfants habillés de rouge sang pour la procession de la semaine sainte à Michoacan, au Mexique, arborant des masques de carton aux allures du taureau des Chicago Bulls, entourant, tels les apôtres, un adolescent portant des chaînes, expiant et rejouant la passion du Christ. De l’autre côté, une nature morte, vestige d’une soirée de rupture amoureuse, au milieu de laquelle trône un flacon de parfum, « Déclaration d’un soir» de Cartier…


Cette œuvre, très contemporaine en ce qu’elle joue des codes, des repères et des genres, affiche une forme d’héritage classique, en reprenant la grammaire stylistique du portrait des grands maîtres de la peinture hollandaise du XVII, au premier rang desquels Van Dyck. 

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